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L’USURPATEUR

ner au Hara-Kiri[1]. Si le prince est encore vivant, c’est à la douceur d’Hiéyas qu’il le doit.

— Ou à la protection pleine de tendresse de Fidé-Yori.

— Sans doute Hiéyas n’est magnanime que par égard pour le maître, mais s’il n’avait que des ennemis de l’espèce de Nagato, il s’estimerait heureux.

Pendant que les courtisans s’entretenaient ainsi en attendant son réveil, Hiéyas, levé depuis longtemps, se promenait à grands pas dans sa chambre, inquiet, agité, portant sur son visage soucieux des traces d’insomnie.

Un homme était près du régent, adossé à une muraille ; il le regardait aller et venir ; cet homme était un ancien valet d’écurie nommé Faxibo. Les palefreniers jouissaient d’une assez grande considération depuis l’avènement au pouvoir de Taïko-Sama qui était à l’origine un palefrenier. Faxibo possédait mieux que personne la confiance du régent qui n’avait rien de caché pour lui et pensait tout haut en sa présence.

À chaque instant Hiéyas soulevait le store d’une fenêtre et regardait dehors.

  1. Mort qui consiste à s’ouvrir à soi-même le ventre. On condamne souvent les nobles à cette mort.