ment belles : le palais de Tschiragan, avec ses colonnades et ses frontons classiques, œuvre du réformateur Mahmoud, qui a voulu témoigner de ses idées modernes en renonçant aux toits chinois, aux arcs en cœur, aux colonnettes capricieuses de l’architecture turque, le palais de Beschik-Tash, élevé par Abdul-Medjid, et qu’on prendrait pour un palazzo vénitien, plus riche, plus vaste, plus ciselé, plus fouillé, transporté du Grand Canal au bord du Bosphore, les konaks d’été de la sultane Validé, de Saïd-Pacha, de Reschid et autres grands dignitaires de l’empire se succèdent, espacés par des cafés, des kiosques, de riants villages et des jardins aux verdures luxuriantes qui se reflètent dans les eaux claires et rapides, et forment un spectacle dont on ne peut se lasser. Que de fois nous nous sommes promené en caïque à deux paires de rames, regardant ces fenêtres treillissées où les odalisques des pachas appuient leur front rêveur, et amusent leur oisiveté voluptueuse du passage des vaisseaux, des steamers, des barques
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LA TURQUIE.