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L’ORIENT.

négligemment au seuil de leurs cahutes, sans souci des miasmes qui s’en exhalaient et redoublaient la violence de l’épidémie.

C’est dans des circonstances pareilles que M. Valerio a fait, d’après nature, trente-cinq grandes aquarelles dont vingt-trois terminées et les autres plus ou moins avancées, sans compter trente-sept dessins ou croquis représentant non-seulement les types principaux, mais encore toutes les variétés imaginables de races. Bien que ses aquarelles aient une grande tournure et soient lavées avec une vigueur de ton que Decamps seul pourrait surpasser, M. Valerio n’a pas cherché exclusivement le côté pittoresque. Sans sacrifier l’effet, il a mis dans ses têtes une exactitude de ressemblance qui leur donne une valeur anthropologique. Le savant, occupé de ces sortes de recherches, y trouvera les détails anatomiques et les particularités de conformation qui séparent les races les unes des autres et permettent d’en suivre la filiation. Le daguerréotype ne serait pas plus juste et ne reproduirait pas la couleur, si