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L’ORIENT.

des émeraudes, des saphirs, des yeux de chat, des hyalites, du lapis-lazuli, des agates de Nerbudda, des cailloux de la rivière Goane, des blocs bruts d’agate jaspée de Jasselmère, du fer de Calicut, du fer magnétique avec lequel se fait l’acier indien, de la houille de Mergni, du plomb de Shookpoor, de l’outremer de Bombay, sans compter les opales, les turquoises, les sanguines, les chrysobéryls, les calcédoines, les onyx, mille pierres radieuses qui toutes ont retenu une couleur de prisme ou un rayon de soleil pour étoiler la statue des dieux, les vêtements du rajah ou le corset de la bayadère.

Nous savons bien que toutes ces richesses sont enfouies sous la terre, éparses dans la vase des fleuves, cachées dans les veines secrètes des montagnes, et que là, comme ailleurs, le sol dérobe ces merveilles sous un manteau de poussière ou de végétation ; mais, malgré soi, il vous semble que la terre de l’Inde n’est qu’un vaste monceau de pierreries, un de ces entassements d’escarboucles où les califes puisaient à pleines mains. N’est-