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ACROBATES ET SALTIMBANQUES ORIENTAUX.

petit All Right commence son ascension. Parvenir au sommet de la première échelle n’est qu’un jeu pour l’enfant ; mais bientôt il s’engage sur l’échelle transversale. À mesure qu’il s’éloigne du point de départ, son poids augmente comme le poids qu’on fait glisser sur la tringle d’une romaine, et le jongleur d’en bas doit rétablir l’équilibre par des inflexions savamment calculées. Tout cela n’est rien encore. All Right descend la tête la première la troisième échelle, la remonte à reculons et fait le même voyage en l’entremêlant de tours de souplesse et de manèges d’éventail que n’exécuterait pas plus gracieusement une Espagnole de Goya. En regardant ce prodigieux exercice, on n’ose en croire ses yeux, toutes les lois de l’équilibre et de la pesanteur paraissent renversées. Nous ne parlerons pas du jeu de la toupie, du bambou vertical et autres merveilles que nous avons déjà décrites à propos des Japonais du Cirque Américain.

Moniteur, 29 août 1867.