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L’ORIENT.

compagnies n’entreprendraient-elles pas des voyages de long cours, à l’instar de la maison Waghorn, au Caire, pour la traversée de l’isthme de Suez ? Pourquoi, moyennant une somme fixée d’avance, un vaisseau frété par un office ne nous prendrait-il pas ici pour nous mener en Italie, en Grèce, en Asie, en Chine, et nous ramener à notre point de départ ? Des excursions impraticables, à moins de grandes fortunes, à des touristes isolés, deviendraient ainsi très-faciles, et du moins l’homme ne sortirait pas de la vie sans avoir visité sa planète et admiré la création dans son ensemble, comme c’est son devoir ; car Dieu ne l’a fait que pour cela : l’homme est le lecteur du poème divin[1].

  1. Cette étude est extraite d’un des volumes les plus charmants et les moins connus de Théophile Gautier, intitulé : Caprices et Zigzags. 1 vol. in-12, Hachette et Cie, 3 fr.