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L’ORIENT.

cesse, c’est de même chez nous ; l’œil ne verse pas de larmes au libre battement du cœur ; — si vous ne vous fiez pas à Dieu, la victoire vous manquera. N’obscurcissons pas la gloire du nom de notre père Tourpal Nahsehououo ! »

Parfois le Tcherkesse, quand sa réputation de valeur est bien établie, renonce aux aventures et rentre dans la vie privée. Il a distribué généreusement le produit de ses razzias, il ne possède que ses chevaux et ses belles armes ; mais tous ceux qui l’ont accompagné dans ses expéditions et ont profité de sa magnificence lui font des présents et lui montent sa maison. Il devient alors un paisible propriétaire, faisant valoir ses terres et multiplier ses troupeaux.

À toutes ces peintures de la vie guerrière, l’auteur a su mêler des descriptions gracieuses et pittoresques. Son tableau d’une noce karaboulak est charmant. Les costumes diaprés, les détails caractéristiques s’accusent avec une touche ferme et sûre. On dirait un Decamps. Rien de plus fin que la figure de