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L’ORIENT.

une traversée de plusieurs jours, de fouler « le plancher des vaches, » et c’est en mer surtout que l’on comprend toute la beauté de cet aphorisme exclamatif de Rabelais : « Ô bienheureux planteurs de choux ! ils ont un pied en terre et l’autre n’est pas loin ! »

Au bout de quelques heures de courses vagues à travers la haute et basse ville, je retournai à bord de l’Imperatore, qui devait me traverser dans l’Arciduca-Lodovico, petit steamer de correspondance, destiné à faire le trajet d’Athènes à Syra et vice versâ. Le Lodovico ne devait partir qu’à sept ou huit heures du soir, pour arriver le matin au Pirée, et je m’amusai, en attendant, à regarder les tours d’un saltimbanque installé sur le pont, où il jouait des gobelets, et faisait sortir, en imitant le gloussement d’une poule, une multitude d’œufs d’un sac en apparence vide. La représentation se termina par un pas bizarre qu’exécutèrent, au son d’une pochette grattée à toute outrance, deux jeunes garçons et une petite fille assez jolie, en maillot de coton et en jaquette de velours pailletté, dans le style