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KHOU-N-ATONOU

— Tu venais en conquérante, enfreignant les ordres ; mais te voilà prisonnière.

Elle éleva ses mains liées, d’où pendaient les cordelettes.

— Je venais pour être prise : vous m’obéissez en me capturant.

— Je sais… Tu m’apportes la souffrance : tu viens me tenter, m’altérer de ton corps délicieux, pour le refuser à ma soif, si je ne renie pas ce que tu veux que je renie. Tes yeux resplendissent comme des astres ; cependant, tu le vois, je lis à travers tes yeux.

— L’esprit voit toutes les choses de la terre par les prunelles ; mais nul ne voit, de l’autre côté des prunelles, les choses de l’esprit.

D’une voix faible, il dit :

— Sache que je ne faiblirai pas.