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KHOU-N-ATONOU

vieillard en frappant de son poing le granit de la muraille, il le faut !

Elle dit :

— Qu’Amon-Ra fasse un miracle !

— Il le fera, et pour cela, il se servira de toi.

— De moi !…

— Prêtresse d’Amon, n’es-tu pas sa fille bien-aimée ? sa préférée entre toutes ? N’es-tu pas éclose dans l’ombre et le mystère de son temple ? sous le rayonnement de sa gloire ? Nourrie par les offrandes et la chair des sacrifices, bercée aux sons des hymnes, imprégnée d’encens, instruite et initiée par les scribes sacrés, l’essence du dieu vit en toi… en toi si belle, si blanche et si grave ; en toi, femme inquiétante et merveilleuse, qui semble inconnue à ceux-là mêmes qui t’ont élevée.