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CRIME JAPONAIS

Le juge regardait alors. Si les visages se faisaient face, c’était la preuve que les deux suppliciés étaient d’accord, et il n’y avait rien à reprendre au jugement ; si le visage de l’homme regardait le chignon de l’autre, c’est qu’il avait fait violence à celle-ci, et elle était réhabilitée ; si les deux têtes se tournaient la nuque, c’est que le crime n’avait pas été consommé, et le mari recevait cent coups de bâton pour avoir fait condamner des innocents.

Ces mœurs qui nous paraissent si impossibles n’ont, cependant, rien d’invraisemblable dans cet Orient passionné, où la vie humaine semble compter pour si peu de chose. Le suicide mutuel par amour est à tel point fréquent au Japon, qu’il en est banal, malgré les rigueurs de la loi qui cherche à l’enrayer.