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ZIN-GOU

L’Impératrice, sur un beau cheval dont la crinière tressée forme comme une crête, les pieds dans de grands étriers ciselés, marche la première et l'on arrive ainsi au bord d’une rivière appelée Matsoura-Gawa.

Alors la belle Zin-Gou ordonne une halte. Elle est femme toujours, et une idée singulière lui est venue : elle veut pêcher à l’hameçon dans cette rivière.

Debout sur un petit tertre, elle jette la ligne et dit à voix haute :

— Si je dois réussir dans mon entreprise, l’amorce sera mordue, sinon elle restera intacte.

Un grand silence règne ; tous les regards sont fixés sur la légère bouée flottant sur l’eau. La voici qui oscille et danse ; la souveraine d’un geste vif enlève la ligne,