Le pauvre garçon, lui, était avare de paroles ; il ne prononçait que les mots indispensables.
— « Comment ! on t’a battu, mon pauvre Koo-Li ? » dit Fleur-de-Roseau.
Koo-Li fit signe que oui et montra les projectiles de neige qui s’étaient écrasés sur lui.
— « Il faut se soumettre, dit San-Ko-Tcheou en soupirant, ils seraient capables de me traiter de même. Tous ces gens-là veulent ma ruine et ma mort !
— Voyons, père, vous ne mourrez pas pour avoir donné un dîner une fois dans votre vie.
— Ah ! toi, si on t’écoutait, s’écria l’avare, nous serions bientôt réduits à la mendicité. On dirait vraiment que tu me crois riche. »
La jeune fille eut un sourire, mais, sans répondre, elle alla prendre du papier rouge dans un tiroir.
— « Allons, faites vos invitations, dit-elle.
— Voilà bien longtemps que je n’ai tenu un pinceau, dit San-Ko-Tcheou ; la main me tremble, écris toi-même. »
Fleur-de-Roseau s’assit et saisit le pinceau entre ses petits doigts aux ongles longs.
L’opération fut laborieuse. À mesure que Koo-