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ISOLINE


I


Un soir gris descend sur la mer ; les nuages lourds, que pousse une brise très âpre, s’écroulent vers l’horizon, faisant craindre une nouvelle averse ; la pluie qui vient de tomber rend glissante la cale de Saint-Servan, dont la pente s’enfonce sous l’eau houleuse ; elle assombrit les pierres grises de la haute tour Solidor, qui semble avoir pris racine dans les rochers qui lui servent d’assises et ont fourni les matériaux de ses murailles.

De chaque côté de la cale, des bateaux de pêche, la voile à demi ployée, dansent avec une sorte d’affolement. Des matelots, des femmes chargées de paniers descendent la pente mouillée et interpellent d’une voix dolente les barques qui accostent le quai ;