HIPPOLYTE MONPOU
S’il est un musicien auquel les poètes doivent de la reconnaissance, c’est assurément Hippolyte Monpou : loin de rechercher les paroles insignifiantes, il s’attaquait bravement aux plus beaux vers, aux rhythmes les plus savants et les plus compliqués ; rien ne l’effrayait, pas même les mètres sautillants, les rimes à écho, les contre-petteries gothiques des Odes et Ballades ; il savait tirer de tout cela des mélodies inattendues, des effets étranges, blâmés des uns, admirés de quelques autres, et, grâce à l’Andalouse à Mon beau navire, au Fou de Tolède, bien que bizarre, il était devenu populaire. Monpou était un compositeur littéraire et romantique ; élevé à l’école de Choron, il avait beaucoup étudié la musique des grands maîtres du seizième et du dix-septième siècle. Il en avait contracté un certain goût d’archaïsme, un style figuré contrastant fort avec les habitudes modernes ; de là aussi son absence de symétrie dans le rhythme, ses enjambements et ses