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de Marmande. Brindeau portait bravement, sous le nom de M. de Pienne, une perruque de la plus courageuse fidélité historique. Geffroy avait l’air du portrait de Richelieu par Philippe de Champagne, descendu de son cadre.

XXVII

MARS 1852. — Gymnase : les Vacances de Pandolphe, par madame George Sand. — Le rêve du voyage à Cythère. — La nature à la Watteau. — Les romans de George Sand et son théâtre. — Abus de la simplicité devant la rampe. — Palais-Royal : la Maman Sabouleux, par MM. Labiche et Marc Michel. — L’art dans la farce. — La petite Montalant, Grassot, Hyacinthe. — Théâtre-National (ancien Cirque) : Geneviève, patronne de Paris, drame-légende, de M. Latour (de Saint-Ybars). — La légende et l’histoire. — Une pièce sans poudre au Cirque. — Théorie de l’ennui. — Le combat à la hache et au sabre. — Un anachronisme qui eût aidé au succès. — Des barbares trop sauvages. — Mademoiselle Périga.

9 mars.

GYMNASE. Les Vacances de Pandolphe. Qui n’a pas eu, une fois dans sa vie le désir de s’embarquer sur cette galère à poupe dorée, à voiles de soie, du Voyage à Cythère, de Watteau, vraie conque de Vénus, poussée par les zéphyrs, sur un azur idéal, vers les lointains nacrés d’une Grèce de fantaisie ? qui n’a revêtu, par la pensée, ce gai costume de pèlerin, aisé comme un domino, pimpant comme un habit de berger, qui mêle les rosettes aux coquilles et l’opéra à l’églogue ? qui n’a tendu la main, pour franchir la planche, trait d’union de la barque au rivage, à quelqu’une de ces belles filles en robes flottantes de taffetas, chiffonnées de mille petits plis et glacées de tons impossibles et charmants, et rêvé d’aborder ainsi à l’île fortunée, le bras passé autour d’un de ces corsages de guêpe, chuchotant quelque madrigal près d’une joue sur laquelle le fard ne recouvre