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FUSAINS ET EAUX-FORTES.

Il vient de nous en tomber un exemple sous les yeux ; un jeune homme, dès longtemps séduit par les tournées de Byron, de Chateaubriand et de Lamartine, disparut tout à coup. Ses amis inquiets s’informèrent ; il avait annoncé un long voyage et son logement était vide ; on le crut parti ; il était parti, en effet, mais il s’était arrêté rue de la Hoquette, où le portier avait ordre de le tenir aussi écarté de tout visage compatriote que s’il était en pleine Méditerranée. Il demeura là six mois, cloîtré comme un cénobite et guère mieux nourri, sans aucune distraction des magnifiques spectacles qui se déroulaient devant lui. Après quoi, il sortit de sa mansarde. Il avait achevé heureusement son voyage, qu’on annonce ces jours-ci sous ce titre : Souvenirs et impressions de voyage en Italie, en Sicile et en Orient. On dit ce voyage empreint de la véritable couleur des lieux et tout semé d’observations fraîches et palpitantes. Nous l’examinerons avec fruit à son apparition.

(La Charte de 1830, 6 janvier 1837.)