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pour remarquer ce fait. Aussi on les fourre où l’on peut, dans des cabinets obscurs, dans des alcôves dont on referme les battants le jour, dans les chambres de domestique, ou même dans celles de leurs parents, ce qui offre beaucoup d’inconvénients au point de vue de la salubrité et de la morale.

Aucun appartement parisien ne renferme l’équivalent de la nursery, qui ne manque à aucune maison anglaise, quelque humble qu’elle soit ; c’està-dire une pièce suffisamment grande, bien aérée, assez séparée du reste de l’habitation pour que les cris et le vacarme des bambins n’incommodent pas les locataires adultes, et dont on ait retiré toutes les chances de danger qui menacent l’enfance, à moins d’une surveillance de tous les instants, presque impossible, telles que les foyers dont le tirage avale les petites jaquettes, les petites robes de mousseline, et qui font périr des innocents dans les tortures atroces que l’inquisition infligeait aux juifs hérétiques ; les fenêtres trop basses, d’où l’on se précipite sur le pavé en voulant regarder dans la rue ; les carreaux brillantés de chromolithophane sur lesquels le pied vacillant du marmot glisse à chaque instant, au risque d’entorses, de luxations graves, ou tout au moins de saignements de nez et de bosses à la tête.

Dans les habitations parisiennes, les enfants n’ayant pas de lieu spécial pour se tenir deviennent,