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À PROPOS DE BALLONS


Dimanche dernier, vers les cinq heures, par le plus magnifique temps du monde, le ballon de Green s’est élancé de l’enceinte de l’Hippodrome dans les bleus abîmes de l’air.

Certes, l’ascension d’un ballon n’a plus aujourd’hui rien de rare ; cependant un aérostat comme celui de Green sort de la classe ordinaire ; ses dimensions colossales, le soin parfait avec lequel il est confectionné, la confortabilité de son installation, si l’on peut s’exprimer ainsi, en font la merveille de la navigation aérienne et le placent au rang d’un vaisseau de cent canons ; à le voir, gonflant son énorme capsule de taffetas sous le réseau de cordelettes qui soutiennent la nacelle doublée de velours rouge, on se sent tout à fait rassuré sur les chances malsaines du voyage à travers les espaces. Il semble qu’il doit