Page:Gautier - Fusains et eaux-fortes.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
FUSAINS ET EAUX-FORTES.

Virginie enlevée au ciel par des groupes d’anges, ou rasant de son pied d’albâtre bleui par la mort la pointe humide du gazon, dans le double rêve de Marguerite et de Mme Latour ; puis les spectres vengeurs, les hallucinations terribles de la mauvaise tante, et le rayon argenté glissant à travers les branches des pamplemousses sur la funèbre pierre blanche, dénouement mélancolique de cette ravissante histoire.

Dans le même volume se trouve imprimée la Chaumière indienne. L’on ne saurait rien imaginer de plus amusant et de plus varié que les vignettes de ce conte ; vous avez en six pages des vues de tous les pays : la synagogue d’Amsterdam, le synode de Dordrecht, le muséum de Florence, la bibliothèque de Saint-Marc à Venise, celle du Vatican à Rome, Constantinople, la mosquée de Sainte-Sophie, le monastère du Mont-Carmel, la ville de Sana-Ispahan, Delhi, Agra et Bénarès, l’Athènes des Indes ; avec cela la plus réjouissante collection d’originaux : des rabbins juifs à barbes rouges et a tricornes exorbitants, des ministres protestants à figures discrètes, œil vairon, nez pointu, ventre spiritualiste et mollets esthétiques ; des théologiens catholiques avec des cascades de mentons, des ventres d’hippopotame et une vraie santé chrétienne ; des académiciens de la Crusca des Arcades, perruques de touteforme et de toute dimension des verbiest américains en caftan de