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FUSAINS ET EAUX-FORTES.

cendent des escaliers de marbre blanc qui conduisent à une fontaine où s’opère le changement miraculeux de l’eau en vin. Sur une terrasse avec des colonnes, l’on aperçoit des gens de la noce qui festinent, et dont quelques-uns se penchent sur la balustrade pour voir le miracle et aussi, je pense, les servantes qui sont très jolies. L’on dirait d’une première idée de Véronèse.

Dans le second, on voit un roi et une reine qui dînent sous une tente et regardent des bohèmes, des bouffons et des nains qui dansent. C’est une composition étincelante et variée, très amusante à l’œil et très gaie de couleur.

Nous ne parlerons pas des ornements qui entourent tout cela ; ce sont des arabesques avec des nervures et des dentelures d’or, chargées de phénicoptères, d’oiseaux de paradis et de mille autres précieuses fantaisies. Il y a des volubilis à moitié épanouis, des petites clochettes aux vrilles sauvagement tortillées, des animaux et des plantes de toutes sortes qui ne vivent guère qu’au pays de paravent, d’éventail et de haute lice ; au milieu de cette floraison sont accrochés des médaillons ovales encadrant de délicieux petits paysages et de charmantes figurines qui reposent l’œil de cet éclat un peu vif. Chaque éventail est complet dans son style, et l’envers n’est pas moins curieux que l’endroit.

Les montures de ces bijoux pittoresques sont dues