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GALERIE DE L’ÉLYSÉE-BOURBON.

flamand, qui ne peignait d’ordinaire que de belles dames en robes de satin, assises devant des tables couvertes de tapis de Turquie rendus point à point. Comme il a su être fin, naturel, précieux d’exécution, bien dessiné, bien coloré, plein de style et de caractère, tout en restant dans les plus strictes conditions de son programme MM.  Court, Vinchon et autres chargés habituellement de ces sortes de besognes, puisque le Terburg n’a pu être acheté par le musée, feront bien d’aller visiter, à son défaut, un certain tableau, attribué par les uns au Titien, par les autres au Bonifacio, et qui représente la première session du concile de Trente. Pour être juste cependant avec tout le monde, nous conviendrons que MM.  les députés n’ont pas d’aussi beaux costumes et des têtes aussi bien caractérisées que les diplomates du traité de Munster et les évêques du concile.

Cette longue suite de têtes presque toutes sur la même ligne offrait cependant d’énormes difficultés à vaincre ; Terburg, sans faire d’inutiles efforts pour dramatiser une scène essentiellement grave et paisible, et tout en acceptant cette donnée monotone et symétrique, a imprimé tant de réalité et de vie à chacune des figures qui composent cet interminable chapelet, que l’œil n’est pas affecté de cette disposition qui serait désagréable avec une exécution moins parfaite.