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Dans l’enceinte même du palais, sur la colline, le pavillon de la belle captive se dresse toujours, et semble regarder, de ses fenêtres béantes, par-dessus le mur rouge à crête jaune, la ville qui s’émiette et la mosquée à jamais déserte. On a suspendu la tablette de jade dans le pavillon, où les belles étoffes tombent en poussière. Tout à l’entour, les arbres et les broussailles se sont resserrés, formant un rempart autour du kiosque en ruines, que l’on respecte comme un tombeau.

Peut-être l’ombre de la morte y revient-elle, quelquefois, pour lire, à la lueur pâle de la lune, gravé dans le jade indestructible, le nom que l’impérial amant avait choisi pour elle : Rêve-Céleste !