ta forme trop séduisante, ô poète ! c’est lui seul que je peux aimer.
— Ah ! laisse cette folie sinistre, dit Nari-Hira, reprends ton rang et ta splendeur ; laisse-moi te conquérir par une longue épreuve. Sache-le, si j’étais vagabond c’est que je te cherchais ; ton amour seul était le but de ma course ; c’était le palais magnifique, après les hôtelleries de la route.
— Voilà qui est peu gracieux pour celle que tu perds aujourd’hui, dit Komati avec un rire moqueur, ne la vois-tu pas qui sanglote dans les coussins ? Écoute, Isako-Tamoura, j’étais venue pour te dire ceci : Ton mari est sur tes traces et a juré de te tuer ; hâte-toi de fuir, tu sauras bien lui persuader, par quelque habile mensonge, que tu n’as pas quitté Kioto. Et maintenant, adieu ! mon cœur a battu pour la dernière fois ; pour la dernière fois j’ai parlé à des vivants !
Et, comme une vision s’évapore, elle disparut à leurs yeux.