Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cesse, les seigneurs à cheval, les femmes nobles dans des chars traînés par des bœufs, ou dans des norimonos. La cour sortait du palais, se réunissait sur les terrasses. Fiaki se hâta de descendre.

Le prince, tout riant de plaisir, la reçut au bas des degrés. Les larmes aux yeux, elle se jeta dans ses bras en s’écriant :

— Père ! père ! tu vois bien que tu es un dieu !

Il proposa une promenade dans le parc et dans la campagne, pour admirer ce magique printemps.

La princesse, toute joyeuse, battit des mains, et son char magnifique, en forme de pavillon, blasonné de boules d’or figurant une étoile, et traîné par deux bœufs blancs, s’avança au pied de la terrasse ; ceux des filles d’honneur vinrent ensuite, puis toute la cour suivit et les visiteurs aussi ; ce fut une brillante, joyeuse et interminable procession.

Le prince, à cheval, escortait sa fille, il avait auprès de lui le premier ministre, grave et impassible dans son triomphe.