tion s’établit ; tous les regards, enchaînés par cette merveilleuse œuvre de Dieu, ne pouvaient plus se détacher d’elle. Omar lui-même demeura stupéfait à l’aspect de tant de beauté, de noblesse et de grâce. Loin d’en être touché, pourtant, il n’en conçut que plus d’irritation et interpella le jeune homme d’une voix sévère :
— Qui es-tu donc, toi, que les femmes honnêtes, du fond du harem sacré, appellent et convoitent avec cris et pleurs ?
— Je suis Nazare, fils de Hadjadj ; ma vie est pure et sans reproche.
— Que n’as-tu jamais eu de mère ! C’est Iblis qui a mis ce rayonnement et cette magie dans tes yeux, cette majesté sur ton front ; c’est lui qui a roulé et lustré, pour la perdition des femmes, les boucles de cette superbe chevelure qui encadre ton visage si merveilleusement. Par Allah ! je veux te dépouiller, au moins, de cette trop riche parure !
Omar fit aussitôt mander un barbier : les beaux cheveux, doux et embaumés, tombèrent