sur qui on puisse pleurer. Cet homme-là nous abreuve d’amertume.
C’est alors que le triste blessé improvisa les vers suivants :
« La mère ne se lasse pas, elle, de soigner son enfant, mais voici l’épouse, ennuyée déjà de la couche et de la demeure de son mari.
« Va, je ne crains pas de devenir cadavre, et si j’en avais la force, je m’achèverais moi-même, pour que tu puisses me pleurer.
« Ah ! Selma, tu m’as réveillé de mon sommeil, tu m’as ouvert les yeux sur toi-même.
« Tu m’as montré que la mort est plus douce que la vie. Je pars, mais que tout homme estimant sa femme à l’égal de sa mère, ne trouve que des jours de misère et de mépris ! »
Le malheureux, désespéré, demanda son sabre, sous prétexte de voir s’il pouvait encore le porter. Il ne put soulever l’arme qui s’échappa de ses mains. Il se laissa faire alors