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Un riche commerçant de Canton a eu l’ingénieuse idée d’installer dans son palais un musée de mannequins revètus des différents costumes en usage dans toutcs les classes sociales de l’Empire.

Il nous a été permis de visiter ce musée, et grâce à ces personnages, si bien imités qu’on peut les croire vivants, nous avons pu nous faire une idée exacte des différents aspects d’une population chinoise. On aperçoit d’abord des outils que nous.pourrons nous imaginer mis en mouvement sous la main de ces divers travailleurs par qui et pour qui ils ont été faits.

Voici un paysan qui pousse une charrù"e.. d’une forme primitive. Il en connaît le mécanisme et sait la guider à travers les champs ou les rizières, après y avoir attelé des buffles gris, forts et trapus, des mulets, des ânes ou même des chiens. Ces ouvriers mettent en activité ce métier à tisser d’aspect bizarre sur lequel sont tendus des fils d’azur ce soldat manœuvrerait aisément ces longs sabres, tandis que ces jeunes élégants se proméneraient en se dandinant, marchandant ces boules d’ivoire, ces pipes, ces éventails, maniant les jades sculptés, — les fleurs de cristal de roche, palpant les étoffes, heurtant de l’ongle, en connaisseurs, les flancs rebondis et