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d’Aganiemnon, sur des vases de la dynastie des Chang, qui remonte beaucoup plus haut que le siège de Troie. L’ensemble de la construction de ces pavillons est du plus bel effet ils sont construits dans cette architecture singulière dont l’élégante originalité est telle qu’elle était dans les siècles passés, telle qu’elle sera longtemps encore. La forme gracieusement concave des toitures recourbées aux angles, et qui s’appuient si légèrement sur des piliers de bois sans fûts ni chapiteaux, n’a-t-elle pas malgré la splendeur des ornements quelque chose de simple et de primitif l Son aspect ne fait-il pas songer à la tente fragile des premiers pasteurs

Dans les jardins, verdoie et s’épanouit toute la flore Chinoise des palmiers, des citronniers, des myrthes, toute une armée de cactus aux dards aigus, des catileliers, des magnolias et une infinie variété d’arbustes. Parmi les fleurs, huit ou dix espèces de lys d’une beauté incomparable le Yeng-Yeng, cette fleur délicieuse, dont le parfum enivre le splendide Melumbo que l’on considère comme une plante sacrée, l’olivier odorant, le dragonier pourpte qui fournit le bois de fer, l’amarante, le goyavier, le figuier banian au feuillage toujours vert, le Tchou-lau, dont la fleur très odorante sert à parfumer le thé de qualité inférieure, et par dessus tout, cette reine des fleurs que les poètes comparent aux femnies les plus belles, cette préférée des parterres chinois, à qui les jardiniers consaèrent des soins infinis et qui l’emporte sur toutes ses rivales en beauté, en éclat, en ampleur la pivoine arborescente