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CHAPITRE IV

LA MUSIQUE

LA Musique était en grand honneur en Chine, dès la plus lointaine antiquité on ne la considérait pas comme un amusement frivole, mais comme la science des sciences, et les Chinois lui attribuaient de singulières vertus. Elle était pour eux un écho de l’harmonie uJ}iverselle qui équilibre les mondes et elle seule était capable de guider et d’annoblir les pensées et les actions des hommes.

La légende raconte que c’est Fou-si, empereur presque fabuleux, qui inventa les premiers instruments de musique, qui rendaient, parait-il, sous ses doigts, un son céleste.

Mais l’histoire devient certaine, quand sous l’empereur Houang-Ty, un savant chinois nommé Line-Lene fut chargé de fixer les lois des sons musicaux. Ce sage se retira, alors, dans la solitude d’une magnifique forêt de bambous située près des sources du Fleuve Jaune. Là, il médita et il travailla pour arriver à fixer d’une façon décisive les règles et les sons de la musique. Il tailla des tiges de bambou de différentes grandeurs, et détermina la longeur de chacune, en rangeant l’un contre l’autre les grains d’une sorte de gros millet noir, très fermes et très égaux entre eux. Il se trouva qu’il fallait juste cent grains pour égaler le tube qui donnait le son