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PRÉFACE

d’une habitation mauresque et les silhouettes de deux bédouines… Cet étique fantôme, c’est le facteur de là-bas, le porteur de rêves, d’espérances, de déceptions aussi, l’incarnation même du voyage.

Dans « l’Égypte » on remarquera plus particulièrement les « Arabes du désert ». Cette page donne l’idée exacte d’une course de chameaux comme j’en ai pu voir moi-même, non pas en Égypte, mais en Tunisie.

Et quoi de plus amusant, pour des yeux d’écolier, que « l’École d’enfants dans la Mosquée du Sultan Kelaun », les bambins assis à terre, leurs babouches à côté d’eux-le maître assis en tailleur dans sa grande chaise ajourée !

Certes, la photographie, de nos jours, nous présente partout et à toute heure des documents aussi précis, mais non pas avec cette variété et cette gaîté de couleurs, qui, pour les petits et les grands, est un attrait des plus vifs… qu’on se rappelle l’influence de l’ancienne et naïve imagerie d’Epinal sur nos cerveaux enfantins. Heureux les enfants d’aujourd’hui !

Comment, avec des mots, à moins d’être Pierre Loti, donnerez-vous au lecteur l’idée de ce que peut être un prince hindou, un maharadja en grand costume ? Et que vous en dirait la photographie sans la couleur ? Comment saurez-vous que l’éléphant qui porte ce prince est vêtu d’un brocart d’or ? que le char sans