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Chine, il n’y rentrerait que lorsque la sentence serait rapportée.

Alors, si elle revenait, elle, c’est lui qu’elle ne reverrait plus 1

Cèdre d’Or, couché sur le sable, regarda it Jade Pur à la dérobée et, au soupir qu’elle poussa, r~pondit par un soupir pareil. Il savait maintenant que Jade Pur était une jeune fille. Un courrier de son père venait de lui révéler ce mystère, qui éveillait en lui un trouble profond.

Un à un les bateaux se relevaient, dans le pétit port de —Liang-Kiang. La jonque fut à son tour atteinte par l’eau les deux marins qui la montaient dressèrent le mât, tendirent la voile de paille, d’un sifflement appelèrent les deux passagers et bientôt, bondissant sur les lames, la jonque s’éloigna du rivage.

Poussée par un bon vent, elle aborda, après trois jours de navigation, à la petite île d’Okiriava-Sima, au Japon. La contrée était ravissante avec ses falaises dont les fleurs et les lianes croulaient en cascades, ses tapis de mousse, sa verdure claire qui contrastait avec le ton sombre des vieux cèdres.

Mais les voyageurs n’avaient pas le loisir de s’attarder dans la contemplation de la nature.

Jade Pur, les yeux demi-clos, interrogeait la pierre, car aucun vestige de celui qu’ils poursuivaient n’était visible. La pierre indiqua une forêt dont la lisière barrait comme d’un mur le côté droit du paysage. Elle s’élança dans cette direction et Cèdre d’Or la suivit.