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PRÉFACE

DE LA HUITIEME ÉDITION[1]


La CHANSON de ROLAND vient d’être officiellement désignée comme l’un des textes classiques à l’usage des élèves de seconde :

Je ne saurais dire de quelle joie j’ai été pénétré, lorsque j’ai reçu cette nouvelle si longtemps espérée. Il y a plus de vingt.ans que je m’étais proposé d’atteindre ce but ; il y a plus de vingt ans que je m’entêtais en ce dessein. Si je me suis ainsi obstiné à populariser mon cher vieux poème, si chacune de mes huit éditions représente une somme considérable de travail et offre au lecteur, des améliorations importantes, si je me suis promis à moi-même de ne me point reposer avant d’avoir publié un texte à peu près parfait, c’est que j’ai toujours eu, à cet égard, d’autres préoccupations que des préoccupations littéraires ; c’est que je me suis surtout proposé de rappeler à la France son glorieux passé et ses traditions nationales. Dirai-je ici toute ma pensée ? Je n’ai jamais vu sans quelque jalousie les autres peuples respecter leurs origines et se passionner pour leur lointaine et mystérieuse beauté. Ému devant un tel spectacle,

  1. Cette édition diffère de toutes les précédentes. Voy. plus loin (pp. 393 et suiv.) l’exposition du système que nous avons adopté pour l’établissement du texte.