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« Je le suivrai avec mille de mes fidèles,
85" Pour recevoir la loi chrétienne
« Et devenir son homme par amour et par foi.
« S’il veut des otages, certes, il en aura.
« — Bien, » dit Blancandrin. " Vous aurez là un bon traité. »Aoi.


VII


Marsile fit alors amener dix mules blanches
90Que lui envoya jadis le roi de Sicile,
Les freins sont d’or, les selles d’argent ;
Les dix messagers y sont montés,
Portant des branches d’olivier dans leurs mains
En signe de soumission et de paix.
Et voici qu’ils arrivent près du roi qui tient la France en son pouvoir.
95Charles a beau faire : ils le tromperont.Aoi.




À CORDOUE. —
CONSEIL TENU PAR CHARLEMAGNE


VIII


L’Empereur se fait tout joyeux et est de belle humeur.
Il a pris Cordoue, il en a mis les murs en pièces,
Avec ses machines il en a abattu les tours ;
Ses chevaliers y ont fait un butin très abondant
100D’or, d’argent, de riches armures.
Dans la ville il n’est pas resté un seul païen
Qui ne soit forcé de choisir entre la mort et’ le baptême.
Le roi Charles est dans un grand verger ;
Avec lui sont Roland et Olivier,

est fils de Renier de Gennes : Vus futes fila à l’ bon cunte Renier. (V. 2208.) Le premier de nos poèmes où il apparaisse avec un rôle important, c’est Girars de Viane (fin du XIIe, commencement du XIII° siècle). Il y figure parmi les adversaires de Charlemagne, et on l’y voit

lutter avec Roland (pp. 106-155 de l’édition P. Tarbé). Après un duel sans pareil, les deux héros finissent par tomber dans les bras l’un de l’autre (Ibid., pp.155,156), et tel est le commencement de cette amitié touchante qui fait d’Olivier et de Roland l’Oreste et le Pylade,