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APPENDICE


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Traduction interlinéaire à l’usage des débutants (fragment)[1]




I


Caries li reis, nostre emperere magnes,
Charles le roi, notre empereur grand,
Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne :
Sept ans tout pleins a été en Espagne :
Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne.
Jusqu’à la mer conquit la terre haute.
N’i ad castel ki devant lui remaignet :
N’y a château qui devant, lui demeure,
5 Murs ne citet n’i est remés à fraindre,
Mur ni cité n’y est resté à renverser,
Fors Sarraguce k’est en une muntaigne.
Hors Saragosse qui est sur une montagne.
Li reis Marsilies la tient, ki Deu nen aimet ;
Le roi Marsile la, tient, qui Dieu n’aime ;
Mahummet sert e Apollin recleimet :
Mahomet sert et Apollon réclame
Ne s’ poet guarder que mals ne li afaignet.
Ne se peut garder que mal ne l’atteigne. Aoi.

  1. Nous publions ici les cent premiers vers du Roland avec une traduction interlinéaire semblable à celles que l’on-a imaginées pour les classiques grecs et latins. Les professeurs se trouveront bien de commencer par là la série des exercices sur l’explication de notre vieux poème. Nous nous promettons de publier bientôt toute une traduction de ce genre.