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vaut dis mile mangons. (891.) = Entre les helz, ou, pour mieux parler, entre le helz et le punt, se trouve la « poignée » Ou la « fusée » que cache la main du chevalier. Elle est généralement très étroite, très grêle, comme on pourra s’en convaincre d’après les figures ci-contre ; qui donneront d’ailleurs une idée suffisante de l’épée de notre Chanson. Voir aussi notre figure 16, qui est empruntée à la tapisserie.de Bayeux.


Fig : 4. — D’après des sceaux des XI-XIIe siècles.


La lance et L’espiet. — D’une étude fort attentive de notre texte, il résulte que les deux mots lance et espiet y désignent tantôt le même objet (1033, 3818, etc.), et tantôt deux objets distincts, (841, 3080 :) Mais, neuf fois sur dix, la synonymie est complète, et le mot lance, qui est d’ailleurs bien plus rare dans notre poème que le mot espiet, a presque partout exactement je même sens. = La lance se compose,de deux parties : le bois ou le fût, qui s’appelle hanste, et le fer, dont l’extrémité s’appelle amure. = La hanste est en bois de frêne : Entre ses puignz tient sa hanste fraisnine (720), ou en pommier : Ardent ces hanstes de fraisne e de pumier. (2537. • Cf. la Chronique de Turpin, cap. Ix.) Mais pumier n’est-il là