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Très bien le batent à fuz e à jamelz :
3740 N’ad deservit que altre bien i ait.
A grant dulur iloec atent sun plait.Aoi.

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CCCI

Il est escrit en l’anciene Geste
Que Carles mandet humes de plusurs teres.
Asemblet sunt ad Ais à la capele.
3748 Halz est li jurz, mult par est grant la feste,
Dient alquant de l’ barun seint Silvestre.
Dès or cumencet li plaiz e les nuveles
De Guenelun, ki traïsun ad faite.
Li Emperere devant sei l’ad fait traire.Aoi.

CCCII

3750 « Seignurs baruns, » ço dist Carles li reis,
« De Guenelun kar me jugiez le dreit.

3750. Seignurs, etc. Rien" ne donnera mieux l’idée de nos Remaniements que d’en offrir un fragment de quelque importance. Donc voici, traduites pour la première fois, les dernières laisses du texte de Paris qui correspondent à nos laisses CCXCIX et ss. : « Charles dit à ses barons : « Je veux ici, seigneurs, « vous faire une prière au nom de Dieu. « — Condamnez Ganelon à quelque « mort horrible — Et ordonnez, je vous « en supplie, que le traître meure sur-’ « le-champ. »—Girard le guerrier prit alors la parole, — Girard de Viane, l’oncle d’Olivier : « — Par ma foi, « Sire, je m’en vais ’vous donner un" « bon conseil. — Vos terres, sont très " vastes, très étendues. — Faites lier «Ganelon avec deux grosses cordes, « — Et qu’on le mène à travers votre « domaine, comme un vilain ours ; — " « "Qu’il y soit rudement déchiré à coups " « de fouets — Et, lorsqu’il sera arrivé " « au lieu fixé d’avance, — Faites -lui " « tout d’abord arracher deux mem- " « bres du corps. — Puis, qu’on le « dépèce membre par membre. » --Voilà, » répondit"Charles, « un terrible jugement. — Mais c’est trop de « longueurs, et je n’en veux point. » « Par ma foi, Sire, » s’écrie Beuves " le vaillant, — « Je vais vous proposer un plus horrible supplice. -Qu’on fasse un grand feu d’aubépines — Et qu’on y jette le misé- " rable, — Si bien qu’en présence de " tous les vôtres — H meure d’une « merveilleuse et horrible façon. » -Grand Dieu !» dit Charles, « c’est « un rude supplice, — Et nous le " choisirons... — Si nous n’en trouvons pas de plus dur. »

« C’est le tour de Salomon de Bretagne : — « Nous avons, » dit-il, « imaginé une mort plus âpre encore. « — Faites venir un ours et un lion « — Et livrez-leur le comte Ganelon. " — Ils se chargeront de son supplice « et le tueront’ très horriblement. -II ne restera de lui ni chair, ni