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« A moins que les païens ne se retirent devant nous,
« Je leur ferai payer cher la mort de Roland.
« — Que Dieu le veuille ! » répond le duc Naimes.Aoi.

CCXLVII

Charles appelle Rabel et Guinemant :
« Je veux, seigneurs, » leur dit le Roi,
« Que vous preniez la place d’Olivier et de Roland ;
« L’un de vous portera l’épée, et l’autre l’olifant.
« En tête de toute l’armée, au premier rang, marchez,
« Et prenez avec vous quinze mille Français,
« Tous jeunes, et de nos plus vaillants.
« Après ceux-là, il y en aura quinze mille autres
« Que commanderont Gebouin et Laurent. »
Naimes le duc et le comte Josseran
Sur-le-champ disposent ces deux corps d’armée.
S’ils rencontrent l’ennemi, quelle bataille !
Que de coups d’épées tranchantes !Aoi.

CCXLVIII

Ce sont les Français qui composent les premières colonnes de l’armée.
Après ces deux premières on forme la troisième,
Où l’on fait entrer les barons de Bavière,
Qui sont environ trente mille chevaliers.
Certes, ce ne seront point ceux-là qui laisseront la bataille ;
Car sous le ciel il n’est point de peuple que Charles aime autant,
Sauf ceux de France, qui sont les conquérants des royaumes.
Ce sera le comte Ogier le Danois, le brave combattant,
Qui commandera les gens de Bavière. Belle compagnie, en vérité !

CCXLIX

L’empereur Charles a déjà trois corps d’armée ;
Naimes compose le quatrième

risant, — Tuit bacheler e nobile cunquerant. Mais il est trop visible, à l’assonance, que le mot Parisant a été introduit de force.