CLXXXV
« Et ce sont bien les trompettes françaises qu’on entend.
« Si Charles arrive, quel désastre pour nous !
« Si Roland survit, c’est toute notre.guerre qui recommence,
« Et l’Espagne, notre terre, est perdue. »
Alors quatre cents d’entre eux se rassemblent, bien couverts de leurs beaumes,
Parmi les meilleurs de toute l’armée païenne.
Et voici qu’ils livrent à Roland un affreux, un horrible assaut.
Ah ! le Comte a vraiment assez de besogne.Aoi.
CLXXXVI
Quand le comte Roland les voit venir,
Il se fait tout fier, il se sent plus fort, il est prêt.
Tant qu’il aura de la vie, il ne se rendra pas :
Plutôt la mort que la fuite.
Il monte son cheval Veillantif,
De ses éperons d’or fin le pique,
Et, au plus fort de la mêlée, court attaquer les païens.
L’archevêque Turpin y va avec lui.
Et les Sarrasins : « Fuyez, amis, fuyez, » disent-ils l’un à l’autre ;
« Car nous avons entendu les trompettes de. France.
« Il revient, le-roi puissant ! Charles arrive !»Aoi.
CLXXXVII
Jamais le comte Roland n’aima les lâches,
Ni les orgueilleux, ni les méchants,
Ni les chevaliers qui ne sont pas bons vassaux.
Il s’adresse à l’archevêque Turpin :
« Sire, » lui dit-il, «vous êtes, à pied, et moi à cheval.
lantif. II les conquiert l’une et l’autre sur le jeune Eaumont, fils du roi païen Agolant. La scène de ces exploits est la Calabre. Voir, dans nos Épopées françaises, l’analyse de la Chanson d’Aspremont. (Il, p. 63 et ss.)