« Oui, je sais clairement que nous mourrons aujourd’hui.
- Frappez, Français : car, pour moi, je vais recommencer la bataille. »
Et Olivier : " Malheur aux plus lents ! » s’écrie-t-il.
À ces mots, les Français se jettent dans le milieu.même des ennemis.Aoi.
CLXXII
En sont remplis d’orgueil et tout réconfortes entre eux :
« Non, non, » disent-ils l’un à l’autre, « le droit n’est pas pour l’Empereur. »
Le Calife montait un cheval roux ;
De ses éperons d’or il le pique,
Frappe Olivier par derrière dans le milieu du dos,
Dans le corps même lui brise les mailles du blanc haubert,
Et la lance du païen passe de l’autre côté de la poitrine :
« Voilà un rude coup pour vous, » lui dit-il :
« Charles fut mal inspiré de vous laisser aux défilés.
« L’Empereur nous fit tort, mais n’aura guère lieu de s’en louer ;
" Car sur vous seul j’ai bien vengé tous les nôtres. »Aoi.
CLXXIII
Olivier sent qu’il est blessé à mort
Et plus ne veut tarder à se venger.
Dans son poing est Hauteclaire, dont l’acier fut bruni ;
Il en frappe le Calife sur le beaume aigu couvert d’or,
Et il en fait tomber à terre les pierres et les cristaux ;
Il lui tranche la tête jusqu’aux dents ;
Il brandit son coup, et l’abat raide mort :
« Maudit sois-tu, païen, » lui dit-il ensuite.
« Je ne dis pas que Charles n’ait rien perdu ;
« Mais, certes, ni à ta femme ni à aucune autre dame
« Tu n’iras te vanter, dans le pays où tu es né,
« D’avoir pris à l’Empereur la valeur d’un denier,