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« Si c’est le bon plaisir de Dieu, nous n’y contredirons pas.
« Donc, nous allons nous battre contre nos ennemis.
« Il est vrai’ que nous sommes peu ; mais, pour hardis et preux, nous le sommes. »
Lors, ils éperonnent pour entrer parmi les païens.
Voici les Sarrasins et les Français aux prises.Aoi.

CXXXI

Il y a certain païen de Saragosse
Qui possède toute une moitié de la ville :
1485Climorin n’a pas un cœur de baron.
C’est lui qui a reçu les promesses du comte Ganelon
Et qui par amitié l’a baisé sur la bouche ;
Même il a donné au traître son épée et son escarboucle.
" Je veux, disait-il, couvrir de déshonneur le grand pays
1490« Et enlever sa couronne à Charlemagne. »
Climorin est assis sur son cheval Barbamouche,
Plus rapide qu’épervier et hirondelle.
Il l’éperonne, il lui lâche les rênes
Et va frapper Engelier de Gascogne.
1495Haubert, écu, rien n’y fait :
Le païen lui plante au corps le fer de sa lance
Et si bien le frappe, que la pointe passe tout entière de l’autre côté.
A pleine lance il le retourne à terre, rai de mort :
" Ces gens-là, » s’écrient-ils, « sont bons à vaincre :
1500" Frappez, païens, frappez, et brisons leurs rangs.
" — Quelle douleur ! " disent les Français. é Perdre un si vaillant homme ! "Aoi.

CXXXII

Alors le comte Roland interpelle Olivier :
" Sire compagnon, » lui dit-il, « voici déjà Engelier mort ;
" Nous n’avions pas de plus brave chevalier.

en cuir ou eu chaînette, se terminant par un anneau de fer ou par un noeud. (Voir notre figure de la p. 44, et De may, Le Costume de guerre, p. 161.)