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Us appellent à leur aide Olivier et Roland
1470Et les douze Pairs, pour qu’ils soient leur défense.
L’Archevêque alors leur dit sa façon de penser ;
" Pas de lâche pensée, seigneurs barons.
" Au nom de Dieu, ne fuyez pas,
" De crainte que les gens de cœur ne chantent contre nous de mauvaises chansons.
1475" Il vaut mieux mourir en combattant.
" Or, il est très certain que nous allons mourir ;
" Oui, après ce jour nous ne serons plus vivants.
" Mais il est une chose dont je puis vous être garant :
" C’est que le saint Paradis vous sera ouvert :
1480" Demain vous y serez assis tout près des Saints. "
À ces mots, les Francs redeviennent gaillards et fiers.
Ils èperonnent en avant sur leurs rapides destriers
Et tous de crier : " Monjoie ! Monjoie ! "Aoi.

CXXVIII

C’est un très mauvais roi que Marsile :
" Écoutez-moi, " dit-il à ses païens ;
" Le comte Roland est d’une merveilleuse puissance,
" Et ce n’est pas sans peine qu’on le vaincra :
" Deux batailles n’y suffiront point.
" Eh bien ! si vous y consentez, nous lui en livrerons trois.
" Dix de nos colonnes vont se mettre en ligne contre les Français
" Et les dix autres resteront avec moi.
" Voici, voici le jour où Charles perdra de son pouvoir
" Et verra tomber la France dans la honte ! "
À Grandoigne Marsile donne alors une enseigne brodée d’orfroi
Pour conduire sa gent contre les Français :
" Vous aurez, " lui dit-il, " commandement de roi. "Aoi.

git ici de tous les bienheureux. De là notre traduction.

1482. Lacune comblée. Voir la note du v. 318.