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Il y en a bien cent mille devant nous, avec leurs écus,
Leurs beaumes lacés, leurs blancs hauberts,
Leurs lances droites, leurs bruns épieux luisants.
Vous aurez bataille, bataille comme il n’y en eut jamais.
1045Seigneurs Français, que Dieu vous donne sa force ;
Et tenez ferme pour n’être point vaincus. »
t les Français : « Maudit qui s’enfuira, » disent-ils.
Pas un ne vous fera défaut pour cette mort !»Aoi.




LA FIERTÉ DE ROLAND


LXXXIX


Olivier dit : « Païens ont grande force,
1050" Et nos Français, ce semble, sont bien peu.
" Ami Roland, sonnez de votre cor :
" Charles l’entendra, et fera retourner son armée.
" — Je serais bien fou, » répond Roland ;
" Dans la douce France, j’en perdrais ma gloire.
1055" Non, mais je frapperai grands coups, de Durendal :
" Le fer eu sera sanglant jusqu’à l’or de la garde.
" Nos Français y frapperont aussi, et avec quel élan !
" Félons païens furent mal inspirés de venir aux défilés :
" Je vous jure que, tous, ils sont jugés à mort. »Aoi.


XC


" Ami Roland, sonnez votre olifant :
1060" Charles l’entendra et fera retourner la grande armée.

a légende épique lui prête un son bien plus retentissant qu’à tous les autres ors ; Sur tuz les altres oundist li lifant (v. 3119. Cf. 3802). = Les olifants » avaient la forme d’une corne ; ils étaient parfois, très richenent sculptés. (Voir un mémoire fort ntéressant de P. Cahier ; au tome II le ses Nouveaux Mélanges d’archéolone, p. 35 et suiv.) Nous en reproduisons ici un des plus anciens modèles : il remonte au XIIe siècle.