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« Cil devant surit bien cent milie, ad escuz,
« Helmes laciez e blancs osbercs vestuz,
« Dreites cez hanstes, luisanz cez espiez bruns,
« Bataille avrez, unkes mais tel ne fut.
1045 « Seignurs Franceis, de Deu aiez vertut :
« El’ camp estez, que ne seium vencut. »
Dient Franceis : « Dehet ait ki s’en fuit !
" la pur murir ne vus en faldrat uns. " Aoi.




LA FIERTÉ DE ROLAND


LXXXIX


Dist Oliviers : « Paien unt grant esforz,
1050 « De noz Franceis m’i semblet aveir mult poi.
« Cumpainz Rollanz, kar sunez vostre corn :
« Si l’orrat Carles, si returnerat l’oz. »
Respunt Rollanz : « Jo fereie que fols :
« En dulce France en perdreie mun los.
1055 « Sempres ferrai de Durendal granz colps ;
« Sanglenz en iert li branz entresqu’à l’or.
« Nostre Franceis i ferrunt ad esforz :
« Felun paien mar i vindrent as porz ;
« Jo vus plevis, tuit sunt jugiet à mort. »Aoi.


XC


« Cumpainz Rollanz, l’olifant kar sunez.
1060 « Si l’ orrat Carles, fera l’ost returner :

1042. Blancs osbcercs. On a verni en diverses couleurs le métal du haubert. Il y en eut de bleus, de verts, etc. (J. Quicherat, Histoire du costume, p. 181.) Mais quand le métal n’était pas vernissé en couleur, quand il ne subissait d’autre préparation que le polissage, c’était le « blanc haubert ».

1069. L’olifant. Il faut établir une distinction entre le cor que porte chaque chevalier et l’olifant. Il y a soixante mille cors dans l’armée de Charles, mais il n’y à ’qu’un olifant. Après la mort de Roland, Charles dit à Rabel et à Guinemant : « Vous remplacerez " aujourd’hui Roland et Olivier : l’un « de vous portera l’épée et l’autre l’olifaut. » (T. 8016, 8017.) Celui-ci est d’ivoire, comme son nom l’indique, et