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" Bels sire reis, fait m’avez un grant dun.
« Eslisez mei unze de voz baruns :
« Si m’ cumbatrai as duze Cumpaignuns, »
Tut premereins l’en respunt Falsarun :
880 — Icil ert frère à F rei Marsiliun.
Bels sire niés, e jo e vus irum,
" Ceste bataille veirement la ferum ;
« La rere guarde de la grant ost Carlun
Il est jugiet que nus les ocirurn. »Aoi.


LXXVII


885 Reis Corsablis il est de l’ altre part :
Barbarins est e mult de males arz.
Cil ad parlet à lei de bon vassal :
« Pur tut l’or Deu ne voeill estre cuarzt,
« Se trois Rollant, ne lerrai que l’assaill.
« Jo sui li tiers : or eslisez le quart. »
As vus puignant Malprimis de Brigal ?
890 Plus curt à pied que né fait uns chevals ;
Devant Marsilie cil s’escriet mult halt :
— « Jo cunduirai mun cors en Rencesvals ;
« « Se trois Rollant, ne lerrai que ne l’ mat,Aoi.


LXXVIII


Un amiraffe i ad de Balaguer ;
895 Cors ad mult gent e le vis fier e cler ;

877. Eslisez mei unze de voz baruns. " Puis il choisit douze de ses hommes, les meilleurs qu’il eût, pour les opposer aux douze Pairs. Le premier était Adelrot, le fils de sa sœur ; le second, Falsaron, son frère ; le troisième, Corsablin ; le quatrième, le comte Turgis ; le cinquième, Eskavit ; le sixième, Estorgant ; le septième, Estormatus ; le huitième, le comte Margaris ; le neuvième, Germiblas ; le dixième, Blankandin ; le onzième, Timodes ; le douzième, Langelif (sic), qui était l’oncle du roi Marsile.» (Keiser Karl Magnus’s kronike.) Ces noms sont un peu différents dans la Karlamagnus Saga.

892. Rencesvals. « Je suis allé a Roncevaux il y a environ huit ans. J’ai parcouru "tranquillement et attentivement le chemin qui’ sépare cette abbaye de Saint-Jean-Pied-de-Port. J’ai ’suivi le chemin du-Val-Carlos. Partout la gorge" est extrêmement