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« Et derrière lui aura placé son arrière-garde.
585« Là sera son neveu, le puissant comte Roland,
« Et Olivier, en qui il a tant de confiance ;
« Vingt mille Français y seront avec eux.
« Pour vous, seigneur, assemblez votre grande armée,
« Lancez sur eux cent mille de vos païens
« Qui engagent contre eux une première bataille ;
590« La gent de France y sera cruellement blessée ;
« Je ne dis pas que les vôtres n’y soient mis en pièces.
« Mais livrez-leur un second combat :
« Roland ne pourra se tirer de l’un et de l’autre.
« Vous aurez fait par là belle chevalerie,
595« Et n’aurez plus de guerre en toute votre vie. »Aoi.


XLIX


« Faire mourir Roland là-bas’,
« Ce serait ôter à l’Empereur le bras droit de son corps.
« Adieu les merveilleuses armées de France ! ■
« Charles, désormais, n’assemblerait plus de telles forces,
« Il ne porterait plus au front couronne d’or,
600« Et toute l’Espagne resterait en repos. »...
Quand Marsile entend Ganelon, il le baise au cou ;
Puis il commence à ouvrir ses trésors.Aoi.


L


Marsile alors : « Pourquoi de plus longs discours ?
« Il n’est pas de bon conseiller, si l’on n’en est point sûr :
605« Jurez-moi, sans plus tarder, jurez-moi sa mort.
«. Jurez-moi que je le trouverai à l’arrière-garde ;
« Et je vous promettrai en revanche, sur ma loi,
« Que je l’y combattrai si je l’y trouve. »
Et Ganelon : « Qu’il soit fait, » répondit-il, « selon votre volonté ! »
Et voilà que, sur les reliques de son épée Murgleis,
Il jure la trahison. La forfaiture est accomplie.Aoi.


LI


Un fauteuil d’ivoire était là ;
Sous un olivier ; sur un écu blanc,