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« Et valent en or plus de cinq cents livres.
« Vous les aurez sur-le-champ, et c’est vraiment une belle amende. »
Au cou de Ganelon Marsile les attache.
« Je ne les refuse point, » répond Ganelon,
« Et que Dieu, s’il lui plaît, vous en récompense lui-même ! »Aoi.


XLIV


520« Ganelon, » dit Marsile, « sachez en vérité
« Que j’ai le désir de tous aimer très vivement.
« Notre conseil doit rester secret,
« Et je voudrais vous entendre parler de Charlemagne.
« Il est bien vieux, n’est-ce pas ? et a usé son temps.
« Il a, je pense, plus de deux cents ans.
525«Il a promené son corps par tant et tant de terres !
« Il a reçu tant de coups sur son écu à boucle !
« Il a réduit à mendier tant de puissants rois !
« Quand donc sera-t-il las de guerroyer ainsi ?
« Il devrait bien se reposer à Aix.
« — Non, » répond Ganelon, « ce n’est point là Charlemagne.
530« Tous ceux, qui le voient et le connaissent,
« Tous vous diront que l’Empereur est un vrai baron.
« Je ne saurais assez l’admirer, assez le louer devant vous :
« Car il n’y a nulle part plus, d’honneur ni plus de bonté.
« Qui pourrait donner une idée de ce que vaut Charlemagne ?
535« Dieu l’a illuminé d’une telle vertu !
« Non, j’aimerais mieux mourir que de quitter son baronnage. »Aoi.

passe le bras, et d’une guige par laquelle il le suspend à son cou durant la marche. Au milieu, de l’écu est une proéminence, « une saillie de métal, nommée boucle, d’où partent des rayons fleuronnés. De là, sans doute le mot : escut peint à flurs. — Voir Demay, le Costume de guerre, et notre Eclaircissement III.,

527. Tanz riches reis. Nos chan-