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XXXIII (?)


Le Sarrasin jette un regard sur Ganelon ;
Il lui trouve belle mine, mais regard de félon.
En ce moment Ganelon a un tremblement dans tout le corps.
Et Blancandrin lui adresse ce discours :
« Entendez-moi bien, lui dit-il.
« Voulez-vous vous venger de Roland ?
« Eh bien ! par Mahomet, livrez-le-nous.
" Le roi Marsile est plein de courtoisie
" Et il vous abandonnera volontiers ses trésors. »
Guenes l’entend, et baisse le menton.Aoi.


XXXIV


Ils ont tant chevauché, Ganelon et Blancandrin,
Qu’ils ont fini par s’engager mutuellement leur foi
Pour chercher le moyen de faire périr Roland.
405Ils ont tant chevauché par voies et par chemins,
Qu’ils arrivent à Saragosse. Ils descendent sous un if.
À l’ombre d’un pin il y a un trône
Enveloppé de soie d’Alexandrie.
C’est là qu’est assis le roi maître de toute l’Espagne.
410Vingt mille Sarrasins sont autour de lui ;
Mais on n’entend, parmi, eux, sonner ni tinter un seul mot,
Tant ils désirent apprendre des nouvelles.
Voici venir Ganelon et Blancandrin.Aoi.


XXXV


Devant Marsile s’avance Blancandrin
415Qui par le poing tient le.comte Ganelon :
« Salut, " dit-il, « au nom de Mahomet

le marché principal où venaient s’approvisionner les gros négociants ’du moyen âge. Les palies furent jusqu’au XVe siècle le principal objet dé ce commerce. » (Fr. ’Michel, Recherches sur le commerce, la fabrication et l’usage des étoffes de soie, d’or et d’argent, I ; p. 279.) Il convient d’ajouter qu’Alexandrie recevait, par les caravanes, des étoffes dé la Perse et de l’Inde.