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aventures du baron de münchhausen.

une flotte de trente-cinq navires de toutes les nations. Nous laissâmes nos deux mâts plantés dans la gorge du poisson, pour préserver d’un accident semblable au nôtre ceux qui se trouveraient entraînés vers ce gouffre.

Une fois délivrés, notre premier désir fut de savoir dans quelle partie du monde nous étions ; il nous fallut longtemps avant de parvenir à une certitude. Enfin, grâce à mes observations antérieures, je reconnus que nous nous trouvions dans la mer Caspienne. Comme cette mer est entourée de tous côtés par la terre et qu’elle ne communique avec aucune autre nappe d’eau, nous ne pouvions comprendre comment nous y étions arrivés. Un habitant de l’île de fromage, que j’avais emmené avec moi, nous expliqua la chose fort raisonnablement. Selon lui, le monstre dans l’estomac duquel nous avions erré si longtemps s’était rendu dans cette mer par quelque route souterraine. — Bref, nous y étions et fort contents d’y être ; nous nous dirigeâmes à toutes voiles vers la terre. Je descendis le premier.

À peine avais-je posé le pied sur la terre ferme, que je me vis assailli par un gros ours.

« Ah ! ah ! pensai-je, tu arrives bien ! »

Je lui pris les pattes de devant dans mes deux mains et les serrai avec tant de cordialité qu’il se mit à hurler désespérément ; mais moi, sans me laisser toucher par