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». 88 L’orme du grand chemin, le rocher, le buisson, La campagne que dore une blonde moisson La rivière, le lac aux ondes transparentes Que plissent en passant les brises odorantes, Je t’abandonnerait à ton joyeux essor. Tous les deux cependant noua avons même sort, Mon ame est comme toi; de sa cage mortelle Elle s’ennuie hélas ! et souffre, et bat de l’aile, Elle voudrait planer dans l’océan du ciel, Ange elle-méme, suivre un ange Ithuriel, S’enivrer d’infini, d’amour et de lumière, Et remonter enfin à la cause première ; Mais grand dieu, quelle main ouvrira sa prison, Quelle main à son vol livrera l’horizon !